dimanche 10 mars 2013

Renault Clio Vs Toyota Yaris



La France raffole des petites voitures polyvalentes. Depuis le lancement de la 2CV en 1948, ce type d’automobile est aussi populaire en ville qu’à la campagne. Chez nous, les petites voitures doivent assurer le service quotidien mais aussi se prêter à l’exercice du départ en vacances ou même de la virée chez Ikea. En somme, ce sont des bonnes à tout faire qui continuent à représenter dans notre pays la catégorie de voiture la plus vendue du marché.

C’est sans doute pourquoi les petites voitures françaises ont été les parmi les premières à offrir des capacités routières convenables et à se doter de motorisations Diesel. La Peugeot 205 a ouvert le bal en septembre 1983, bientôt suivie par la Citroën Visa Diesel (mars 84) puis par la Renault Supercinq GTD. Hormis Fiat et Ford, les constructeurs étrangers ont tardé à se convertir au moteur à combustion spontanée. Si la Fiat Uno a reçu le sien dès juin 1983, la Volkswagen Polo a attendu 1986 et l’Opel Corsa 1987 pour inaugurer les leurs. Et ces dernières ont dû patienter encore plus d’une décennie avant d’hériter de trains roulants décents. 


Depuis, la formule n’a jamais cessé de remporter le succès, à tel point que pratiquement tous les constructeurs généralistes proposent des citadines Diesel. Même Toyota continue à s’y plier, alors qu’il compte dans sa gamme un modèle hybride performant (lire notre essai Toyota Yaris Hybrid). Il est vrai que la Yaris revendique des gènes français : elle a été dessinée dans le centre design de Toyota à Sophia Antipolis et est intégralement fabriquée dans l’usine de Valenciennes, qui exportera même à partir de l’année prochaine les modèles destinés aux Etats-Unis. Un exemple de "made in France" qui n’est pas suivi par Renault : la toute nouvelle Clio est fabriquée en Turquie à Bursa aussi bien qu’en France à Flins.

La Yaris tout comme la Clio sont des voitures très récentes : la Yaris fête à peine son premier anniversaire, alors que la Clio vient tout juste d’être lancée. Il s’agit donc de citadines particulièrement modernes, même si leur philosophie n’est pas tout à fait identique. La Clio est en effet l’une des plus imposantes du segment avec 4,06 m de long, soit précisément 18 cm de plus que les 3,88 m de la Toyota. A ce niveau de gamme, l’écart est énorme. Ces centimètres profitent au style de la Renault, nettement plus flamboyant. Laurens Van den Acker, le patron du style Renault a réussi son coup. La Yaris affiche pour sa part un style plus conventionnel même s'il ne s'agit pas de la plus ennuyeuse des Toyota.


Malheureusement, les lignes flatteuses de la Française se paient au prix fort en matière d’habitabilité. Malgré son gabarit généreux, la Clio offre à peine plus d’espace à bord que la Toyota. A l’arrière, les passagers sont un peu mieux assis mais ne profitent pas d’un rayon aux genoux ou d’une garde au toit supérieurs. Un comble ! Même constat pour le coffre : avec  286 litres, celui de la Yaris ne rend que 10 litres à celui de la Clio. Vous l’aurez compris, la Yaris inflige à la Renault une sévère punition en ce qui concerne le rapport encombrement habitabilité.

La différence de style est également perceptible dans l’habitacle. La Clio affiche une présentation beaucoup plus gaie. Gare toutefois au choix des couleurs : notre modèle gris à décoration rouge avec insert chromé sur le volant enfreignait résolument les règles du bon goût. La finition apparaît moyenne dans les deux cas. Si la Clio offre quelques matériaux plus valorisants sur la planche de bord, elle trahit quelques sérieuses économies de réalisation. Les plastiques de contre-porte indigents, les ajustages moyens tranchent avec le sérieux de sa devancière. La Toyota fait appel à des matériaux plus homogènes mais pas vraiment plus flatteurs. Et là aussi certains ajustages laissent à désirer. Nos deux rivales paient ici le prix de la course à la légèreté.


Du côté des moteurs, la Renault profite du savoir-faire de son constructeur en matière de Diesel. Le 1.5 dCi se montre en effet nettement plus agréable à l’usage que le D-4D Toyota. Très civil à bas régime, il délivre ses 90 ch et 220 Nm avec douceur, alors que le moteur japonais, fort lui aussi de 90 ch et 205 Nm s’avère moins coupleux à bas régime et plus brutal à partir de 2.000 tours. Il apparaît également plus sonore et plus gourmand. Sur un parcours mixte de 500 km, sans activer le mode Eco, nous avons relevé une moyenne de 5,2 litres aux 100 km sur la Clio, dont l’ordinateur de bord pêche par excès de pessimisme. La Toyota Yaris apparaît plus gourmande et réclame presque un litre de plus dans des conditions de roulage équivalentes. Un écart en partie dû à l’absence de système d’arrêt démarrage, lequel se montre particulièrement véloce et discret sur la Clio. Par ailleurs, la française affiche 1071 kg sur la balance contre 1.140 Kg pour la Toyota.

En ville, la Yaris domine sa rivale. Elle se révèle facile à garer et  manœuvrer grâce à son gabarit réduit, sa meilleure visibilité périphérique, sa caméra de recul disponible dès le troisième niveau de finition et son rayon de braquage inférieur : 4,7 m contre 5,5 m pour la Clio. Toutefois, la Clio se montre un peu mieux protégée contre les accrocs éventuels grâce à ses larges protections latérales.


Sur la route, la Renault prend l’avantage. A la fois rigoureuse et bien amortie, elle offre un confort de suspension supérieur à celui de la Yaris au dessus de 50 km/h. Celle-ci se révèle cependant plus moelleuse à basse vitesse : là encore, la ville est son terrain de prédilection. Plus précise, la direction de la Clio inspire confiance : elle ne donne pas le sentiment d’être au volant d’une "petite" voiture.   

La Renault Clio est proposée au tarif de 19.900 € dans notre finition Dynamique, à comparer aux 18.950 € de notre Yaris Lounge. La Clio compense cependant son prix supérieur par un équipement de série plus généreux. Elle offre en effet d’office le toit panoramique, le GPS avec cartographie France, le Stop Start et le régulateur de vitesse. La Yaris ne dispose pas de régulateur de vitesse avec le moteur Diesel, même en option. Une lacune incompréhensible. Face à la Clio, elle ne peut faire valoir que sa caméra de recul qui n’est proposée chez Renault qu’avec l’option R-Link, laquelle n’est pas encore disponible en concession.  
  
La Renault Clio et la Toyota Yaris répondent toutes deux à un usage un peu différent. Mieux adaptée à la ville grâce à son format plus raisonnable et son rayon de braquage plus élevé, la Yaris s’affiche comme une véritable citadine. Elle démontre également que Toyota ne maîtrise pas aussi bien la motorisation Diesel que l’hybride. Grâce à son comportement routier plus rigoureux, son plus grand confort de suspension, sa sobriété et son équipement plus moderne, la Renault se montre plus polyvalente malgré son habitabilité décevante. L'honneur des citadines "à la française" est sauf !

En résumé
Renault Clio dCi 90 ch Dynamique
19.900 € Bonus 2013 : 550 € 
Les plus
Style valorisant
Comportement routier
Moteur docile
Equipement complet

Les moins
Détails de finition
Rapport encombrement habitabilité
Toyota Yaris D4-D Lounge
18.950 € Bonus 2013 : 200 €
Les plus
Rapport encombrement habitabilité favorable
Facile à garer
Confort à basse vitesse

Les moins
Moteur brutal
Consommation relativement élevée
Pas de régulateur de vitesse, même en option
» Confort
4/5
» Prix / Equipements
4/5
» Performances
3/5
» Consommation
5/5
» CO2
5/5
» Confort
4/5
» Prix / Equipements
4/5
» Performances
3/5
» Consommation
3/5
» CO2
4/5

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